L’effacement des superpositions de langues, une Tendance Déformante d’Antoine Berman, dans la traduction brésilienne du livre Les Bienveillantes, de Jonathan Littell.
The Effacement of the Superimposition of Languages: Investigating Antoine Berman’s Deforming Tendency in the Brazilian Translation of Jonathan Littell’s Les Bienveillantes
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Author
Crepaldi Henriques, Lais
Publisher
UCOPressDate
2023Subject
Traduction littéraireTendances Déformantes de Berman
Effacement
Les Bienveillantes
Literary Translation
Berman’s Deforming tendencies
Effacement; Les Bienveillantes
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Cette analyse se propose de réfléchir à la façon de traduire à la lumière de l’étude d’Antoine Berman (1991) qui défend l’idée des Tendances Déformantes, surtout vues dans les traductions ethnocentriques et hypertextuelles.
Justement pour expliquer et étudier les traductions qui insistent à déformer le texte source – dès l’époque des Belles Infidèles – Berman propose les Tendances Déformantes, il en dénombre treize, un concept qui montre clairement le processus de « destruction » d’une oeuvre lors de sa traduction. Cet article propose une étude sur la traduction en portugais du livre Les Bienveillantes, de Jonathan Littell – lauréat du prix Goncourt, très connu en France et en Europe – qui, bien que paru en 2006, continue d’être l’objet d’une vive polémique. Son personnage principal, un ex-officier nazi franco-allemand sans regret sur ses actes, raconte sa propre histoire durant la guerre et pour qui le livre est comme un journal. Bien que le français en soit la langue originale, le livre est rempli d’un vocabulaire quotidien, de l’armée mais aussi nazi, tout en allemand. L’objectif est de démontrer comment la langue française a été presque entièrement effacée pour donner place à la langue allemande et portugaise dans la traduction brésilienne, ce que Berman définit comme l’effacement des superpositions de langues. This article encompasses a reflection on translating in light of Antoine Berman’s work
(1991), in which he proposes his ‘Deforming Tendencies’, especially seen in
ethnocentric and hypertextual translations.
In order to comment and examine translations that distort the source text (e.g. belles
infidèles) Berman claims that these tendencies clearly show the process of “destruction”
of a work when it is being translated. In this article, I peruse the Portuguese translation
of Goncourt-winner Jonathan Littell’s Les Bienveillantes, which, although published in
2006, continues to be the subject of much controversy. Its main character, an
unregretful Franco-German ex-Nazi officer recounts his own story of WW2 as if the
book was his own diary. Although French is the original language, the book is filled
with military and Nazi-specific vocabulary in German. My aim is to demonstrate how
the French language has been almost entirely erased to make greater room for the
German and Portuguese in the Brazilian translation. According to Berman, this
constitutes the effacement of the superimposition of languages.